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Une étude pour en savoir plus sur Graphoderus bilineatus

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L’Association de la Grande Cariçaie a mené en 2018 une étude pour approfondir ses connaissances des coléoptères aquatiques présents sur l’ensemble des réserves de la rive sud. Un intérêt particulier a été porté aux espèces du genre Graphoderus, et notamment à l’un de ses représentants. Le Graphodère à deux lignes (Graphoderus bilineatus) est une espèce rare qui voit ses populations décliner dans la plupart des pays européens. Répertorié dans la mise à jour de 2017 des espèces prioritaires au niveau national, il est protégé par la convention de Berne et les observations récentes (après l’an 2000) ne font état de sa présence que dans deux sites en Suisse, dans un marais du canton de Zürich et au sein de de la Grande Cariçaie. Il est donc particulièrement important d’en évaluer l’importance de ses populations et de mieux appréhender son écologie dans notre région.

Les coléoptères aquatiques ont été échantillonnés lors de plusieurs sessions au printemps 2018, grâce à deux méthodes complémentaires. Des stations de piégeage ont été installées au sein de sept réserves naturelles. Des pièges contenant un appât ont été disposés de manière à laisser une poche d’air nécessaire à la survie des individus et laissés durant une nuit. Cette méthode permet ensuite d’identifier et relâcher in situ les grosses espèces comme les Graphodères et de collecter les petites pour une identification sous la loupe. Cet échantillonnage a été complété par des sessions de chasse à vue où des individus ont été capturés à l’aide d’un filet troubleau.

Les résultats relatifs au Graphodères suivants ont pu être mis en évidence.

  • Le Graphodère à deux lignes n’a été trouvé que dans deux réserves, aux Grèves de la Motte et aux Grèves d’Ostende et de Chevroux. Cette distribution très localisée pourrait être un vestige des populations qui vivaient dans les marais du Seeland avant la première correction des eaux du Jura.
  • La différence de méthodologie avec une étude sur les Graphoderus réalisée en 1974 dans la Grande Cariçaie ne permet pas de tirer de conclusions certaines, mais les densités observées semblent bien plus élevées à l’époque, en comparaison de celles observées de nos jours.
  • L’espèce semble partager les mêmes besoins en habitat qu’un autre Graphodère, Graphoderus cinereus, mais les deux ne semblent pas toujours cohabiter et on trouve une plus grande proportion de cinereus que de G. bilineatus. Plusieurs hypothèses à vérifier permettraient d’expliquer ces différences.

Cette étude a récemment fait l’objet de deux publications scientifiques: l’une dans la revue Alpine Entomology, qui présente de manière détaillée les résultats relatifs au genre Graphoderus et un deuxième en cours de soumission qui détaille les propriétés des différents types de plans d’eau sous l’angle de leur cortège d’espèces de Dytiscides, Gyrinides et Haliplidides.

Ces premières conclusions donnent des pistes de travail mais il est souhaitable de compléter les connaissances sur la distribution de ces Graphodères pour pouvoir les protéger au mieux. Il est ainsi intéressant de vérifier sa présence suite à des conditions particulières. Afin de comprendre comment l’espèce réagit aux épisodes de sécheresse tels que celui que nous avons vécu durant l’été 2018, les efforts de recherche se poursuivent cette année.

Lire l’article dans la revue Alpine Entomology (en anglais)

© Photographies d’Eric Morard

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