•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Début du contenu

Elisabeth Taylor dans « Cléopâtre »
Elisabeth Taylor dans « Cléopâtre »PHOTO : Twentieth Century Fox
Publié le 5 septembre 2017

« Cléopâtre est sans doute l'une de ces figures de l'histoire antique qui a été la plus mythifiée. On en a fait le personnage romanesque par excellence », croit le doctorant en histoire ancienne Pierre-Luc Brisson. La souveraine d'Égypte a fasciné entre autres Shakespeare, qui a écrit la tragédie Antoine et Cléopâtre (1606). Pensons également au film Cleopatra (1963), de Mankiewicz, mettant en scène Elizabeth Taylor, ou encore Astérix et Obélix : mission Cléopâtre, où le personnage apparaît sous les traits sensuels de Monica Bellucci. « Dépouillons-la de cette image de grande séductrice invétérée, une image dont elle a héritée des adversaires politiques de Marc-Antoine », suggère Pierre-Luc Brisson.

Héritière de la tradition grecque
Cléopâtre (69-12 avant notre ère) est l'héritière indirecte d’Alexandre le Grand. Elle n’est donc pas égyptienne de sang, mais d’origine gréco-macédonienne. « Cléopâtre était une femme motivée par l’autonomie de son royaume et par la préservation de la dynastie des Ptolémées. […] C’est une femme qui a navigué à contre-courant des flots de l’histoire, précise l’antiquiste Pierre-Luc Brisson. Elle est d’abord une souveraine grecque, et donc éduquée dans la culture hellénistique. [...] Il faut nuancer le discours oriental qu’on a fait d’elle », dit-il.

Au-delà les apparences
« On l’a dépeinte dans les films comme étant une femme intrigante et une séductrice invétérée, alors que le biographe Plutarque nous dit qu’elle n’était pas particulièrement charmante physiquement. Elle charmait les hommes, parce qu’elle était d’abord dotée d’une intelligence incroyable », explique le doctorant en histoire ancienne Pierre-Luc Brisson.

Le biographe grec Plutarque, à propos de l’érudition de Cléopâtre, dans Vie d'Antoine, en l'an 27:

« De fait, on dit que sa beauté n’était pas, à elle seule, incomparable ni susceptible de fasciner ceux qui la voyaient, mais sa compagnie avait un charme irrésistible et son apparence, jointe à la séduction de sa conversation et à son caractère qui se répandait, si l’on peut dire, dans toute sa manière d’être, laissait un aiguillon dans les cœurs. On avait du plaisir à entendre le son de sa voix; sa langue était comme un instrument à plusieurs cordes qu’elle adaptait sans effort au dialecte qu’elle voulait. […] Elle donnait elle-même ses réponses à la plupart d’entre eux [ambassadeurs étrangers], Éthiopiens, Troglodytes, Hébreux, Arabes, Syriens, Mèdes, Parthes. »

RÉFÉRENCES:
Cleopatra: A Biography (Nouvelle fenêtre), Duane W. Roller, Oxford University Press, 2010
Marc Antoine : un destin inachevé entre César et Cléopâtre (Nouvelle fenêtre), Pierre Renucci, Perrin, 2015
Le blogue personnel de Pierre-Luc Brisson (Nouvelle fenêtre)

Recommandé pour vous

Consultez notre Politique de confidentialité. (Nouvelle fenêtre)
Ces contenus pourraient vous intéresser