Biographie de Miss Van

Née en 1973 à Toulouse, Vanessa Alice Bensimon, alias Miss Van, est une des initiatrices du mouvement féminin dans le street art en France. Ses poupées sensuelles et malignes dessinées au pinceau et peintes à l’acrylique sont sa marque de fabrique. En 25 ans, son style et sa technique ont évolué, mais la signature Miss Van est restée la même, passant petit à petit des murs de la ville aux toiles des galeries.

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mur réalisé par la street artiste Miss Van, Miami Wynwood

Miss Van au « Wynwood Wall » // photo mai 2014 @vidos – street-art-avenue

Des créatures érotiques et sensuelles

Dès le début des années 90, le style très singulier et la touche féminine de Miss Van tranchent avec l’empreinte graffiti, et son côté masculin, davantage répandus sur les murs. Elle n’a que 18 ans lorsqu’elle commence à tatouer les murs de Toulouse de ces poupées malicieuses… A la fois érotiques et sensuelles, vêtues ou partiellement dénudées, les poupées de Miss Van prennent vie aux quatre coins du monde, avec pour épicentre Barcelone, où s’est installée l’artiste. Ces créatures troublantes et ambiguës, tantôt fragiles, tantôt dominatrices, éveillent les fantasmes les plus profonds. « Avec mes peintures, j’ai envie que les gens soient dans le rêve, le fantasme, l’interprétation personnelle », indique Miss Van.

Miss Van au "Wynwood Wall" // photo mai 2014 @vidos - street-art-avenue

Miss Van au « Wynwood Wall » // photo mai 2014 @vidos – street-art-avenue

Des formes généreuses, loin des standards

Pendant 10 ans, le badaud a pu ainsi être surpris au détour d’une rue par une pin up bien en chair au regard qui en dit long. « J’essaie que mes personnages aient une âme. J’ai toujours été dans le sensible et dans le sentiment parce que ma nature est ainsi », dit Miss Van. « Je pense que c’est ce qui fait toute la différence entre chaque artiste. La personnalité et la sensibilité de chacun, c’est quelque chose qu’on ne peut pas copier ou reproduire ». Les féministes, eux, raillent Miss Van qui leur semble donner une image réductrice de la femme. Pourtant, loin des canons de beauté, la poupée séduit par ses formes généreuses. « Je me suis toujours sentie plus à l’aise à dessiner des formes voluptueuses », indique Miss Van. « Je n’aime pas les clichés. Je n’aime pas les choses établies. J’ai essayé d’être en rupture avec l’esthétique générale de notre époque et je pense que j’y suis arrivée, d’une certaine manière. »

2014 © Courtesy of Miss Van

2014 © Courtesy of Miss Van

Inspirée par la bande dessinée

Inspirée par la bande dessinée, par l’oeuvre notamment de Vaughn Bodé, auteur américain et graffeur mort en 1975 à l’âge de 33 ans, ou même l’imagerie religieuse, Miss Van affine son style au fil des ans. Le dessin gagne en détails. Les poupées, qui jusqu’ici squattaient les rues, s’installent désormais dans les galeries au début des années 2000. Miss Van expose à Paris, Manchester, Turin, Bruxelles, Barcelone, Bologne, Rotterdam, Los Angeles, Sydney, Zurich…

2014 © Courtesy of Miss Van

2014 © Courtesy of Miss Van

Au milieu des années 2000, son travail se fait plus sombre, à l’image de sa vie qui prend un nouveau tournant en douleur. Symbole de l’évolution personnelle de son auteur, la pin up de Miss Van ferme ainsi les yeux durant quelques années. « Mes personnages ont eu les yeux fermés pendant deux ou trois ans car je n’arrivais plus à les représenter autrement », explique l’artiste. « Ça a été une période d’introspection vraiment intense. Pour moi, le regard avait toujours eu beaucoup d’importance et en fermant les yeux de mes personnages, j’avais l’impression qu’on pouvait vraiment entrer à l’intérieur de leur âme. Pendant cette période, mon travail est devenu plus sombre et douloureux. »

Place au burlesque

Mais, lassée et fatiguée d’être centrée sur cette réflexion intérieure, Miss Van a fini par avoir un déclic. Ses poupées reprennent vies différemment, parfois masquées avec des oreilles de lapin et un côté coquin tout droit sorti de l’univers du cirque ou du cabaret.

mur réalisé par la street artiste Miss Van, Miami Wynwood

Miss Van au « Wynwood Wall » // photo mai 2014 @vidos – street-art-avenue

Le burlesque prend forme sous le pinceau de l’artiste. « Je ne peux pas rester trop longtemps dans le spectacle, beau, esthétique, drôle. J’ai toujours un côté sombre qui revient naturellement », prévient Miss Van pour expliquer la série de poupées dont le maquillage coule et barbouille le visage. Ce qu’elle considère comme une marque de violence. « On se maquille les yeux, la bouche… Il ne faut pas dépasser. Et bien moi j’avais envie de dépasser », fulmine-t-elle. Artiste à fleur de peau, Miss Van reste nostalgique de ses années graffiti, et sensible à ce qu’on pense d’elle. « Ma peinture, c’est ma force mais c’est aussi ma faiblesse parce que je montre beaucoup de moi-même », conclut-elle.

Découvrez les oeuvres de Miss Van sur street-art-avenue

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Sites officiels :
site web : www.missvan.com
facebook : www.facebook.com/missvanofficial
twitter : @la_miss_van
instagram : @vanessa_alice
shop : princesasmarket.com

Bio rédigée par Violaine Pondard // street-art-avenue

Sources :
www.missvan.com/about
fr.wikipedia.org/wiki/Miss_Van
www.allcityblog.fr/13644-interview-miss-van

 

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