Eunice Barber : « Pus forte que jamais ! »
Publié le samedi 24 janvier 2009 à 05h24min
On avait quitté Eunice Barber sur un concours de saut en longueur frustrant à Albi, en août dernier, lors des Championnats de France Elite, après une course contre la montre en raison d’une opération au genou droit fin 2007. Sa deuxième place derrière Antoinette Nana Djimou Ida, avec un saut à 6,60 m légèrement trop venté (+ 2,1 m/s), l’avait privé de Jeux olympiques pour la première fois depuis Barcelone en 1992. Mais la championne du Monde 2003 n’a rien perdu de sa motivation. Elle vise en effet son propre record de France du saut en longueur (7,05 m en 2003) et se sent plus forte que jamais. Interview d’une femme battante.
Eunice, avant tout, comment allez-vous ?
Ça va, j’ai repris avec trois séances de renforcement par semaine. J’ai recommencé à courir avec Bobby (Kersee, son entraîneur) à Los Angeles. Je fais surtout de l’aérobie avec des 150 m, des 200 m et des 300 m. J’effectue également quelques bondissements. Il n’y a pas de chichis. Je fais des ultra-sons par-ci, par-là et j’ai mon kiné perso qui est présent pour bien mettre l’accent sur la récupération.
Quelles sont les sensations à l’entraînement ?
Je n’ai pas vraiment d’appréhension. Je reste concentrée sur mes objectifs en gardant confiance en moi. Je me sens bien dans ma tête. J’ai avant tout envie de faire plaisir à ceux qui croient en moi. Je suis plus forte que jamais. Toutes les épreuves que j’ai traversées en dehors de l’athlétisme m’ont renforcée.
Quelles sont vos ambitions pour la saison qui s’annonce ?
Cette année, je souhaite battre mon record de France du saut en longueur. J’ai encore de la marge quand je vois que j’ai réalisé 7,05 m sans séances spécifiques. Je ferai sans doute aussi un peu de haies. En revanche, je ne participerai pas à des heptathlons. A un moment, il faut savoir dire stop. L’hepta est très contraignant et je me suis beaucoup blessée ces dernières années.
Vous visez également les Mondiaux de Berlin en août ?
C’est le record de France de la longueur qui est le plus important. J’ai déjà été deux fois championne du Monde, deux fois en argent et une fois en bronze. Quoi qu’on en dise, je n’ai plus rien à prouver. Je resterai championne du Monde à vie. Mais si je peux aller à Berlin, pourquoi pas…
On a beaucoup parlé d’une possible reconversion du côté du bobsleigh…
Je suis toujours motivée par cette discipline, surtout avec l’opportunité d’une participation aux Jeux olympiques d’hiver (ndlr : en février 2010 à Vancouver). Je ne pratique pas ce sport pour faire de la figuration. J’attends maintenant que l’équipe du bobsleigh revienne vers moi après avoir effectué des tests. J’aime découvrir de nouvelles choses. Dans cette discipline, je m’appuie tout simplement sur mon mental, comme en athlétisme.
En dehors de l’athlétisme, comment vous occupez-vous aux Etats-Unis ?
Je travaille sur le lancement d’une fondation qui viendra en aide à des jeunes originaires de France et d’Afrique. Mon objectif est de les faire venir aux Etats-Unis pour commencer ou poursuivre des études afin qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes. On m’a également proposé de coacher ici, aux Etats-Unis. C’est une énorme opportunité pour moi. En tout cas, je ne risque pas de m’ennuyer !
* Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer
Voir en ligne : FFA
