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Reportage culture

La «Tapisserie de Bayeux», œuvre emblématique mémoire du Moyen Âge

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La Tapisserie de Bayeux raconte, sur 70 m de long et 50 cm de haut, la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, vainqueur de la bataille d'Hastings en 1066. La Tapisserie de Bayeux est un témoignage unique du Moyen Âge inscrite au registre « Mémoire du monde » de l'Unesco et recensée comme document d'intérêt universel.

La comète de Halley et Harold recevant de mauvaises nouvelles, détail de la «Tapisserie de Bayeux» (broderie de laine sur lin).
La comète de Halley et Harold recevant de mauvaises nouvelles, détail de la «Tapisserie de Bayeux» (broderie de laine sur lin). Art Images via Getty Images - Art Images
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Contempler la Tapisserie de Bayeux c'est plonger 1000 ans en arrière. Cette broderie de laines colorées sur toile de lin raconte une épopée, celle de la reconquête du trône d'Angleterre par Guillaume, duc de Normandie, appelé également Guillaume le Conquérant.

« C'est une œuvre narrative exceptionnelle par sa conception puisqu'il s'agit d'une narration continue sur 70 mètres de long avec plus de 500 personnages, 300 chevaux et 40 navires », décrit Antoine Verney, le conservateur en chef du musée de Bayeux. « Elle relate les conditions dans lesquelles Guillaume le Conquérant est entré dans son droit en menant une campagne militaire, traversant la Manche, pour accéder au trône d'Angleterre qui lui était promis par son grand cousin, Édouard le Confesseur, roi d'Angleterre. »

La Tapisserie de Bayeux est une fenêtre ouverte sur le XIe siècle féodal, la représentation qu'elle donne du Moyen-Âge est devenue la nôtre. C'est la première fois que le quart nord-ouest de l'Europe transcrit par l'image sa propre histoire.

« C'est une œuvre surprenante, émouvante et magistrale par son ampleur. Une broderie de 70 mètres de long, personne ne peut l'imaginer avant de l'avoir vu. C'est tout notre imaginaire sur le Moyen-Âge qui se présente sous nos yeux. Lorsque l'on aborde les navires vikings ou la navigation à cette époque, c'est nécessairement l'image de la Tapisserie qui s'impose à nous. L'image du chevalier également est retranscrite très fréquemment par la Tapisserie de Bayeux », note Antoine Verney.

Commande probable du demi-frère de Guillaume, le riche évêque de Bayeux, imaginée par une équipe d'un très haut niveau intellectuel, la tapisserie a été miraculeusement préservée. Uniquement exposée lors de cérémonies, elle a le plus souvent été conservée enroulée dans un coffre de 15 kg facilement transportable et dissimulable. Son étude est encore aujourd’hui encore l'objet de controverses historiques.

« C'est une œuvre qui constitue la synthèse de la pensée du monde intellectuel et du monde religieux monastique au XIe siècle. Elle est issue du monde bénédictin avec dans la conception même, plusieurs niveaux de lecture – une lecture narrative, une lecture spirituelle, une lecture morale – et la perception de la narration n'est pas la même des deux côtés de la Manche », affirme Antoine Verney.

400 000 visiteurs se pressent chaque année pour admirer la Tapisserie de Bayeux. En 2024, le chef d'œuvre millénaire devra être restauré et sera soustrait aux regards pendant deux ans.

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